Medellin, la chaotique

Après notre séjour dans les montagnes de Salento, nous revenons en ville ... et quelle ville ... Medellin. Avec près de 3 millions d'habitants, il s'agit de la deuxième ville du pays après Bogota. Perchée à 1.500 mètres d'altitude et tout à la fois encaissée dans le fond de la vallée d'Aburra, elle s'étire à n'en plus finir. Accrochés sur le flanc des collines, des dizaines de quartiers populaires, les barrios, entassent par milliers des maisons de briquettes, littéralement collées les unes aux autres.

Arrivés en fin d'après-midi, nous passons notre première soirée dans le quartier du Poblado où nous avons élu domicile. Envahi de bars et de restaurant, c'est l'endroit idéal pour faire la fête ... la rue de la soif de Canet ou d'Argelès, mais en puissance 10 !!!

Une petite vidéo pour vous faire une idée plus précise.

Le lendemain matin, nous partons à la découverte de la Comuna 13. Mais avant de commencer la visite, nous empruntons le Metrocable, en fait un téléphérique destiné à relier les quartiers perchés sur les collines au centre-ville. Celui-ci nous permet de survoler de façon spectaculaire l'urbanisme extraordinaire de Medellin. Un parcours fascinant de vallon en vallon, au-dessus de l'enchevêtrement de bicoques de briques, de bois, de tôle, qui dévalent les pentes des collines, certaines comme prêtes à s'effondrer à la première pluie.

Puis visite de la Comuna 13. Quartier aujourd'hui le plus touristique de Medellin, il s'agit d'un regroupement d'une vingtaine de barrios étalés sur les collines à l'ouest de la ville. Constellée de superbes graffs, vitrine des culture urbaines à Medellin, elle est devenue un quartier modèle, dont l'histoire est celle de la résilience.

La visite se fait en compagnie d'un guide local d'une bonne quarantaine d'année qui a connu la transformation du quartier et qui a notamment vécu la violence qui caractérisait celui-ci durant ses 25 premières années.

En effet, la Comuna 13 était considérée des années 1990 au début des années 2010 comme le quartier le plus dangereux de la ville. Elle était alors contrôlée par les guérilleros des FARC et de l'ELN, qui en avait fait un bastion du trafic de drogue et d'armes. La cocaïne sortait, les armes entraient. Personne d'extérieur ne pouvait y pénétrer, surtout pas la police. Les rues étaient faites de terre et les maisons de bois, le quartier n'était relié ni au réseau d'eau ni à celui de l'électricité. Les groupes armés faisaient régner leur loi, enrôlaient les gamins, expulsaient les habitants pour réquisitionner leurs maisons.

En 2002, le président Alvaro Uribe envoya l'armée reprendre le quartier, secondée par des groupes paramilitaires liés au narcotrafic. L'opération, baptisée Orion, se solda par la déroute des groupes armés et par des dizaines de morts : guérilleros, civils, victimes de balles perdues et d'exécutions sommaires. Le quartier, alors livrés aux gangs, sombra à nouveau dans la violence jusqu'au milieu des années 2010.

Alors, appuyé par la municipalité, la Comuna 13 amorça sa transformation : maisons en dur aux couleurs vives, raccordement aux réseaux, fleurissement des graffs sur les murs, immenses fresques qui font du quartier une galerie vivante du street art.

Pour en savoir un peu plus sur l'histoire "mouvementée" de ce quartier (c'est le moins que l'on puisse dire), je vous propose un lien vers la fiche Wikipédia concernant cette période. Je sais qu'il convient toujours d'être prudent sur l'origine des informations sur ce site, mais pour le coup, je le trouve assez complet et précis pour mieux comprendre cette période 😉.

Puis Plaza Botero, nous avons pu admirer 23 imposantes sculptures en bronze réalisées par le plus célèbre des artistes colombiens, Fernando Botero.